Au cinéma le long des guinguettes de la Marne
Avec cette balade, vous marcherez dans les pas des parisiens du XIXe siècle qui, grâce à la ligne de la Bastille, ont fait le succès des guinguettes de la Marne et vous découvrirez le passé cinématographique de la région.


Comment me rendre au départ de la balade ?
Adresse
Avenue Jean Jaurès94340 Joinville-le-Pont
Commencez donc votre voyage dans le temps à la gare de Joinville-le-Pont sur le RER A, vous ne retrouverez pas la gare de Jean-Louis Trintignant dans le film de Serge Korber « Un garçon, une fille. Le dix-septième ciel » car celle-ci a été remplacée par celle qui vous accueille aujourd’hui en 1970.
Descendez la rue Jean Mermoz en direction de la Marne, et une fois sur le pont, empruntez l’ascenseur ou les escaliers qui vous feront descendre sur l’île Fanac, autrefois « l’île aux foins ». C’est sur cette île de 17 hectares en 1860 que s’installa l’établissement « Chez Jullien », première guinguette installée à Joinville-le-Pont par un restaurateur de Bercy, dont Zola s’inspire pour écrire « Au bonheur des Dames », adapté à l’écran par Julien Duvivier. La guinguette a aujourd’hui disparue. En revanche, vous ne pourrez pas rater l’École Municipale des Arts, à l’architecture si particulière avec ses tourelles et une girouette-chimère, ni le « Boat House » de la Société Nautique de la Marne.

Après avoir fait le tour de l’île, remontez sur le pont. Avant de descendre sur l’autre rive, vous ne pouvez pas rater la cheminée des anciens studios Pathé, qui arborent encore aujourd’hui le logo GTC, du nom des laboratoires fermés en 2009, le site d’origine étant en partie transformé en immeubles de logement. Du haut de cette cheminée, plus d’un siècle de chefs-d’œuvre du cinéma vous contemple. On y a réalisé tout ou partie de La belle et la bête, Hôtel du nord, Les enfants du paradis, etc. Les plus grands artistes y ont joué : Michel Simon, Jean Gabin, Michèle Morgan, Brigitte Bardot, etc. On y a tourné le premier film parlant réalisé en France : Chiqué avec Adrien Lamy, sorti en 1930. Et avant cela, il fut le premier studio électrifié. Il s’agissait à l’origine de l’usine Pathé construite par Eiffel en 1906 et qui commence à servir de studio 4 ans plus tard.

Tournez à gauche et longez le quai de Polengis en direction de Champigny, puis prenez l’avenue Courtin à droite. Le premier charmant petit carrefour que vous allez croiser est le « Pont de l’affaire est dans le sac » qui tient son nom d’un film de 1932, écrit par Jacques Prévert, et réalisé par son frère Pierre.

Longez le canal, jusqu’à ce que vous croisiez l’avenue Marceau et traversez le petit bras de Polangis en empruntant la passerelle « La belle équipe », construite en 1933 et utilisée dans le film éponyme de 1936, puis restaurée en 1994 comme la plaque au sol en atteste.

Vous revoici bientôt sur les bords de Marne, et si vous tournez à droite, après une dizaine de minutes de marche, vous pourrez faire une pause dans une des célèbres Guinguettes, dont le mythique « Chez Gégène » qui affiche ses devises en devanture depuis 1895. Dans cet établissement, véritable « cantine » des anciens studios de cinéma, vous pourrez déguster une moule-frites aux beaux jours en chantant « À Joinville-le-Pont », la chanson d’Etienne Lorin et Roger Pierre.
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?

De mai à septembre, les samedis et dimanches, vous pouvez emprunter gratuitement le passeur de rives pour aller voir le pavillon Baltard à Nogent, seul reste des Halles de Paris (que vous pouvez voir par exemple dans Crainquebille de Jacques Feyder), sur l’autre rive. Le reste du temps, il vous faudra emprunter le pont de Nogent plus loin dans la même direction. Vous pouvez ensuite terminer la balade en reprenant le RER A en gare de Nogent-sur-Marne ou le RER E en gare de Nogent Le Perreux.
